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pouldre à canon'1', pour, en la plus grande dili­gence que faire ce pourroit1, les faire conduire et voicturer, par terre ou par eaue, comme se trou­verra le plus commode et propre pour le service de Sad. Majesté, et à ce qu'elle en puisse estre plus promptement secourue en son camp et armée, où elle est de present en personne f'2', ont pro­mis et promettent aux Prevost des Marchans et Eschevins de ladicte Ville d'en faire faire le paie­ment, à tel raisonnable pris qu'il seroit advisé avec eulx, affin que ladicte Ville n'en demourast despour-veue, et que lesd. Prevost des Marchans et Esche­vins eussent moien de faire faire et recouvrer d'autre et pareille quantité, si bon leur sembloit, pour d'icelle quantité de vingt cinq milliers pour le moings remplir la munition de cestedicteVille, et, à ceste fin, leur en faire paier au Receveur d'icelle la somme de huict mil deux cens livres tournois, à quoy a esté cedict jour convenu et accordé par le­dict Conseil, tant avecq lesd. Prevost des Marchans et Eschevins que avecq le Procureur du Roy en lad. Ville, qui est ii"viiic livres tournois pour sept mil­liers desd, pouldres, qui est à raison de huict solz tournois la livre, et le mesme pris auquel lesd. Pre-
DU BUREAU                                               [i569]
vost des Marchans, Eschevins et Procureur du Roy et de lad. Ville ont dict et declairé leur avoir esté fourny et faict delivrer par Sad. Majesté, et v"iiiic livres pour le surplus, montant dix huict milliers, qui a esté par eulx recouverte d'ailleurs, à raison de vi solz tournois la livre tant seullement, laquelle somme de vin" nc livres il leur a esté accordé et promis faire paier, en dedans le jour de Chandelleur prochainement venant, par me Claude Marcel, des deniers dont il a charge faire le recouvrement, pro­venant tant de l'octroy faict à Sad. Majesté par mes­sieurs du Clergé de ce Roiaulme que de la vente de partie de leur temporel. Auquel Marcel est dès à present mandé ce faire et permis d'en faire sa debte, soubz asseurance et promesse que mond, seigneur le Duc et ledict Conseil ont promis et promettent luy en faire expedier tel acquict et descharge val­lable que besoing luy sera, pour icelle somme luy estre desduicte et allouée en ses comptes, par tout où il appartiendra.
"Faict aud.- Conseil, led. xvie jour de Novembre m.vc soixante neuf, n
Signé: «FRANÇOIS».
Et plus bas : rde Souriesd.
CCLXVI. ----PoiIR APORTEU L'ETAT DES DENIERS LEVEZ POUR LE PAIEMENT DES SOLDATS.
21 novembre i56g. (Fol. 201 r°.)
"Sire Nicolas Paulmier, Quartenier de lad. Ville, apportez ou envoyez, dedans demain matin, au Bu-
reau d'icelle Ville, l'estat contenant la recepte et despence des deniers cy devant levez en vostre quar-
'-) Dans le cours de cette année, l'Échevinage parisien s'était occupé, à plusieurs reprises, de la fabrication de la poudre à canon. Le 17 janvier notamment (n° CHV ci-dessus), Jean de Labruyère, Commissaire des salpètres,-avait été chargé d'approprier un ate­lier et de réunir les engins nécessaires (voir aussi au 14 juin, n° CCIII). Ce droit de fabrication avait été octroyé d'une manière permanente à la Ville de Paris, par lettres patentes du 3i décembre 1567. Antérieurement, des permissions spéciales lui étaient ac­cordées en certains cas; mais quand l'Echevinage voulait s'approvisionner de salpêtre et de soufre, la plupart du temps il en résultait des démêlés avec les Commissaires ordinaires de l'Artillerie du Roi. Les lettres du 31 décembre portent que les Prévôt des Marchands et Echevins en exercice ct leurs successeurs pourront désormais, sans crainte d'étre inquiétés par qui que ce soit, "faire amas, cueil­lette, magazins, et provisions de sallepestres et souffre pour composer pouldre à canon, en telle quantité et par telles personnes que bon leur semblera, avoir et dresser moulins et ustancilles propres et necessaires à la confection desdictes pouldres, en l'Hostel de nostredicte Ville et en leur Arsenac, en vendre et achepter, et generallement en disposer pour nostre service, seuretté, commo­dité et usaige des habitans d'icelle, ainsy qu'ilz adviseront en leur Bureau». A la suite, défense est renouvelée à tous particuliers, quels qu'ils soient, de se mêler de celte fabrication ou même de faire des approvisionnements des matières entrant dans la composi­tion de la poudre à canon. Ces lettres patentes furent enregistrées au Parlement de Paris, le 17 janvier 1568 ; le texte en a été tran­scrit sur le Cartulaire de l'Hôtel de Ville. (Archives nat., KK 1012, fol. 295.)
<-) Au moment où fut livrée la bataille de Moncontour, Charles IX se tenait à Tours; c'est là qu'il reçut la nouvelle du succès de son frère. Quand le duc d'Anjou alla, quelques jours après, mettre le siège devant Saint-Jean-d'Angély, défendu par Armand de Clermont, seigneur de Piles, le Roi résolut d'aller rejoindre l'armée qui, suivant Brulart, était en proie à de sérieuses dissensions. (Journal cité, Mémoires de Condé, t. I, p. 210.) Michel de Castelnau, qui faisait partie de l'armée du duc d'Anjou, dit que ce fut le 26 octobre que Charles IX arriva à Coulonges-les-Royaux (arr. de Saint-Jean-d'Angély), sen résolution de n'en partir que la ville ne fust prise; ayant par sa presence autant animé le courage des soldats, que celuy de Piles rendit obstiné les siens de soutenir l'assaut que les nostres luy tirent...; auquel plus de Catholiques que de Huguenots finirent leurs jours». (Mémoires, coll. Michaud et Pou­joulat, 1" série, t. IX, p. 549.)